vendredi 26 septembre 2014

Mathilde Forget l'ensorceleuse au Pan Piper (26 septembre 2014)

La fée Forget m'a encore frappé de sa baguette magique, comme à chaque fois que j'ai la faiblesse d'aller à ses spectacles après les claques reçues au retour de la péniche Antipodes (cf. ma critique de cette si belle soirée, pas mal gâchée après-coup : http://mutil-abolition-droit-au-corps.blogspot.fr/2014/02/douce-amere-mathilde-forget.html). J'avais pu y goûter l'âpreté des "coulisses du spectacle" où Morice Bénin, le premier, m'a invité un jour "histoire de voir jusqu'où va la misère à fric" (sa chanson "Je te vends de l'amour, est-ce que tu veux m'en acheter…"). Le charme s'installe dès les premières roucoulades de cet oiseau cloué au sol sans ses ailes, mais qui nous en prête d'immenses pour la suivre dans son univers mi-réaliste mi-onirique de sentiments rares et fugaces, des rêves déçus aux petits matins blêmes, d'avancées et reculades de corps et de cœurs. La salle était galvanisée, recueillie, attentive, transportée dans un ailleurs fait des délicatesses subtiles d'une musicalité féérique et des sensations nées de la maîtrise d'un verbe étincelant, générateur d'émotions intenses. Tout était là : un charme fou, jeune et frais, tendre surtout malgré une cruauté de façade, une apparente décontraction, un petit solo de trompette jazzy, quelques paroles entre les chansons, des ratés savamment maîtrisés histoire de donner le change et le tour fut joué : tout le monde était conquis. Osé-je dire "Merci, Mathilde", après notre virulent différent ? Du fond du cœur, oui, car une fois encore, toi et ta musique m'avez fait vibrer comme personne d'autre, et toujours, bien sûr, au bord des larmes, vive la natation !

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